La péridurale est une anesthésie locorégionale utilisée chez les femmes en phase de mettre au monde un enfant. Cette pratique est très répandue en France puisque 8 femmes sur dix bénéficient de ce traitement pour un accouchement par voie basse. Cependant, cette technique n’est pas réservée au domaine gynécologie-obstétrique.
En effet, la péridurale est également employée en chirurgie afin d’intervenir dans le traitement post-opératoire de certaines pathologies.
Qu’est-ce que la péridurale ?
La péridurale est une pratique médicale qui consiste à injecter un anesthésiant local dans l’espace épidural situé entre la dure-mère et la moelle épinière dans le but de soulager les douleurs liées à l’accouchement. Cette anesthésie endort les nerfs sensitifs des membres inférieurs notamment au niveau de l’utérus, du vagin et du périnée.
Cette technique permet de diminuer ou voir de supprimer complètement les douleurs. Les contractions sont ressenties comme de simples pressions au niveau du ventre et aide la future-maman à vivre son accouchement pleinement et en toute conscience.
La péridurale est une proposition et non une obligation. Cependant, elle est recommandée dans le cas où vous auriez besoin d’avoir recours à des extractions instrumentales : forceps, spatules, ventouses utilisées par votre gynécologue pour aider votre bébé à sortir ou bien dans le cas de points de suture suite à une épisiotomie ou à une déchirure vaginale post-accouchement.
Quelle est la technique ?
L’anesthésiste réalise une anesthésie locale au niveau des lombaires puis insère une aiguille à proximité de la colonne vertébrale pour y déposer un cathéter.
Ce petit tube en plastique est relié à une perfusion pour permettre l’administration du produit anesthésiant. Cette technique est peu douloureuse et les effets sont ressentis 15 à 20 minutes après la pose.
La péridurale dans le domaine chirurgicale
La péridurale est très fréquente dans les services de maternité pourtant, son utilisation n’est pas uniquement réservée aux futures mères. Cette technique d’anesthésie est également réalisée pour le traitement post-opératoire de nombreuses pathologies.
Dans cette situation, elle permet bien évidemment de diminuer et de soulager la douleur, mais aussi d’améliorer les fonctions respiratoires et pulmonaires et assurer une meilleure oxygénation du sang.
L’analgésie péridurale intervient également dans la stabilisation de la glycémie et dans la prévention des risques cardio-vasculaires : infarctus du myocarde, tachycardie etc.
La chirurgie digestive
En chirurgie digestive, la péridurale est utilisée pour les pathologies suivantes :
- La pancréatique : inflammation chronique du pancréas provoquant une fibrose progressive du parenchyme pancréatique et une destruction partielle ou totale de la glande.
- L’hépatectomie : consiste à retirer une partie du foie dans le cas de tumeurs hépatiques.
- La pose d’une péridurale peut être proposée à des patients ayant eu une CHIP (Chimiothérapie Hyperthermie intra-Péritonéale) dans le cas de carcinose péritonéale.
La chirurgie thoracique
L’analgésie épidurale est indiquée pour :
- les ectomies : ablation totale ou partielle d’un tissu ou d’un organe ; pneumectomie (poumon), pleurectomie (plèvre)…
- une tumeur de Pancoast-Tobias : cancer situé entre le cou et la partie supérieure du thorax
- un pneumothorax : présence d’air dans les tissus de la plèvre provoquant une gêne thoracique et une difficulté respiratoire (dyspnée).
- une transplantation pulmonaire : consiste à retirer et à greffer un poumon.
La chirurgie gynécologique et urologique
La péridurale peut être proposée pour les personnes ayant subi une opération de l’utérus, une descente d’organe, une intervention pour une incontinence urinaire ou une chirurgie rénale, de la prostate ou de la vessie.
Quels sont les effets indésirables liés à la péridurale ?
En phase d’accouchement, la péridurale peut augmenter le temps des poussées, car l’anesthésie provoque une réduction sensitive des contractions. Le produit anesthésiant peut provoquer des maux de tête, des vertiges, une baisse de la tension artérielle, des nausées et des vomissements.
Sur le plan moteur, il est possible que vous ayez des difficultés à marcher, de ressentir des fourmillements ou une faiblesse musculaire dans les jambes. Tous ces éléments sont temporaires et restent sans gravité.
Vos fonctions motrices et sensitives reviendront à la normale une fois l’élimination de l’anesthésiant par votre organisme.
Quelles sont les contre-indications ?
La pose de la péridurale est proscrite chez les patients ayant des troubles de la coagulation sanguine, des malformations osseuses au niveau du dos (scoliose, arthrodèse, cyphose…), des allergies aux anesthésiants locaux (la lidocaïne est le produit le plus utilisé pour la péridurale.) et des affections de la peau (zona…).